Ajustement 2025 : pour le PS, le gouvernement MR – Les Engagés avance à l’aveugle et sacrifie des secteurs essentiels

30/06/2025 - 14:11
Groupe Socialiste du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles - Ajustement 2025 : pour le PS, le gouvernement MR – Les Engagés avance à l’aveugle et sacrifie des secteurs essentiels

À l’occasion de l’ajustement budgétaire 2025, Martin Casier, chef de groupe PS, dénonce un gouvernement dominé par le MR, dont la seule vision politique est de détricoter les politiques existantes et de couper dans les dépenses publiques. Si la principale cible des économies est à nouveau l’école, les acteurs de la culture, de la jeunesse, de l’éducation permanente et de l’égalité des chances notamment voient leurs budgets passés à la rappe. Un début à en croire la Ministre-Présidente. Derrière un discours alimentant les peurs autour de la rigueur, c’est un projet de démolition sociale qui se déploie sans dire son nom. 

Un projet d’autant plus dur que des mesures fédérales s’ajoutent aux mesures en FWB, avec les mêmes partis francophones à la barre. Résultats : les secteurs de la Fédération sont soumis à une plus grande pression alors que c’est précisément au Fédéral, qui possède une capacité fiscale, que des efforts auraient être consenties. Pour compenser la situation financière difficile de la Fédération.   

Le PS refuse de cautionner ce renoncement organisé et appelle à une autre voie, plus juste, plus ambitieuse et plus humaine. 

Un cap toujours absent

Un an après l’installation du gouvernement, aucune trajectoire budgétaire détaillée n’a été présentée. L’ajustement 2025 n’y change rien : on ignore toujours où et comment les 1,2 milliard d’euros de déficit seront comblés ni quelles politiques nouvelles seront financées.

Cette imprévisibilité chronique alimente un climat anxiogène dans les secteurs publics. La peur est devenue la règle : la peur de perdre des moyens, d’être sacrifié sans explication, d’apprendre par la presse qu’un projet est supprimé ou qu’un financement est gelé.

« Un jour, les ministres promettent de préserver un secteur. Le lendemain, ils annoncent que personne ne sera épargné. C’est ingérable pour les acteurs de terrain, qui ne savent plus se projeter sur le court ou moyen terme, et commencent donc à réduire l’emploi et leurs services à la population. »

Le social, la jeunesse, l’école : cibles désignées

Loin d’être anodins, les choix budgétaires posés dans l’ajustement sont lourds de conséquences. Deux constats majeurs s’imposent.

Premièrement, l’enseignement reste la principale variable d’ajustement avec l’ajout de 31 millions d’euros d’économie supplémentaires, d’ici 2029. Les mesures d’accompagnement prévues pour les élèves exclus de l’enseignement qualifiant sont incomplètes et temporaires. Les écoles du réseau WBE perdront en moyenne 526 euros par élève, soit 26 millions d’euros en moins pour 50.000 enfants et jeunes. Les investissements dans les bâtiments scolaires sont revus à la baisse, et des réaffectations absurdes d’enseignants sont imposées sans considération des qualifications réelles.

« Ce gouvernement MR-Engagés montre une fois de plus qu’il déteste les enseignants. Mais il s’en prend également aux élèves en réduisant les moyens alloués aux écoles pour acheter du matériel, payer le chauffage, employer du personnel technique et de surveillance… » 

Deuxièmement, les politiques d’émancipation citoyenne sont ciblées. Des réductions de budget jusqu’à 30 % sont appliquées, certaines lignes budgétaires sont purement supprimées. Les reconnaissances en éducation permanente et en lecture publique sont gelées. À titre d’exemple, le retrait d’un million d’euros dans le budget du ministre Coppieters en milieu d’année entraîne la suppression de près de 200 projets de développement de la citoyenneté.

Une absence de cohérence, des alternatives ignorées

Martin Casier dénonce aussi l’incohérence criante du discours gouvernemental. D’un côté, ils dramatisent la situation financière. De l’autre, ils persistent à porter des mesures coûteuses, comme la suppression des nominations dans l’enseignement, qui pourrait coûter jusqu’à 500 millions d’euros par an, sans bénéfice démontré.

Le PS propose des alternatives réalistes : instaurer une contribution équitable des grandes plateformes numériques, agir sur les absences maladie par la prévention et le bien-être au travail dans l’enseignement, réformer intelligemment les fins de carrière, et continuer à lutter contre le redoublement – un enjeu qui pèse près de 400 millions d’euros par an.

Un gouvernement de renoncements

Au-delà des coupes, ce sont les promesses non tenues qui dominent ce début de législature : le barème 401 reste lettre morte, le refinancement du supérieur est reporté, les créations de places en crèche ajournées, le soutien aux élèves à besoins spécifiques oublié, les politiques culturelles abandonnées, le pluralisme des médias menacé.

Même les politiques nouvelles plus ambitieuses se font au détriment d’autres dispositifs essentiels. Le renforcement des CPMS se fait en supprimant des postes d’accompagnement pour les élèves en situation de handicap. Le plan de lutte contre les violences sexistes, bien que nécessaire, est financé au détriment du refinancement de l’enseignement supérieur.

« Ce gouvernement détricote plus qu’il ne construit. Les écoles, les crèches, les artistes, les enseignants, les associations, les services publics sont exclusivement vus comme des coûts qu’il faut diminuer et plus sous l’angle des missions qu’ils remplissent au bénéfice des enfants, aux jeunes et aux familles. Ces missions vont donc se réduire, perdre en qualité ou coûter plus cher à la population ».

Le PS appelle à un changement de cap immédiat, pour redonner du sens, de la prévisibilité et de la cohérence à l’action publique. L’ajustement budgétaire doit redevenir un outil au service d’un projet de société, pas une machine comptable aveugle et sourde aux enjeux de notre temps  

Contact presse :

Frédéric Masquelin

0475 35 35 35