Crise énergétique : le Parti socialiste est inquiet pour les opérateurs culturels et les médias ancrés en Fédération Wallonie-Bruxelles

Lors de la séance plénière du mercredi 28 septembre, le chef de groupe Laurent Devin et la députée Fadila Laanan interrogent la ministre Linard concernant la concertation actuelle avec les secteurs culturels et des médias face à cette nouvelle crise et les pistes de solution qui sont évoquées.
Depuis des semaines, les secteurs préparent l’hiver et tentent de trouver des solutions afin de maintenir leurs programmations, tout en veillant à maîtriser les coûts. Au travers des contacts avec les opérateurs, on comprend que c’est la débrouille : certains prévoient de réduire le thermostat, d’autres de revoir les horaires d’ouverture, de fermer certains jours de la semaine pour économiser les coûts, voire même de fermer les mois d’hiver ou de faire passer le personnel à temps partiel.
Les médias ancrés en Fédération Wallonie-Bruxelles ne sont pas épargnés non plus. Au contraire, leur crise a commencé avant même l’arrivée du Covid. Leurs revenus publicitaires ont drastiquement été impactés suite à l’évolution de la présence des GAFAM, et des transferts budgétaires de la publicité de plus en plus important du papier vers le digital.
Il est certain que le budget de la Fédération Wallonie-Bruxelles n’est pas extensible et ne pourra pas tout résoudre. La Fédération, comme les autres niveaux de pouvoir, fait face — elle aussi — à cette troisième crise, qui impacte drastiquement les deniers publics.
Par contre, plus que jamais, il est crucial de maintenir et renforcer le dialogue avec les secteurs afin de trouver, avec eux, des solutions d’urgence face à l’immédiateté de ces problèmes. L’hiver, c’est maintenant. Les coûts exorbitants à devoir gérer, c’est maintenant !
Fadila Laanan : « L’hiver est là ! Il fait déjà froid, et les lieux culturels — autant que la population, se demandent s’ils doivent rallumer le chauffage ou fermer pour éviter les coûts effroyables qui sont annoncés. On ne peut pas laisser le secteur seul face à ce problème. J’interroge aujourd’hui la ministre de la Culture afin qu’elle puisse rassurer les opérateurs culturels, écouter les demandes, leurs propositions et voir comment elle peut les soutenir. La Culture, si on en doutait encore, la crise Covid nous l’a rappelé, est plus que jamais essentielle pour toutes et tous. En temps de crise, la culture est un besoin vital et une source de résilience, comme l’a rappelé l’UNESCO en mars 2020. Entre le “plan ventilation” qui doit garantir un air pur aux spectateurs/visiteurs et les coûts liés à l’énergie, il y a de quoi s’y perdre. Comment chauffer décemment une pièce sans gaspiller l’énergie en ouvrant constamment portes et fenêtres ? Nos opérateurs ont besoin d’aide, de conseils et d’être épaulés, sans quoi ils risquent tout simplement de disparaître. Je plaide également pour que les intérêts des secteurs associatifs, et en particulier culturels, soient portés par la ministre de la Culture lors de la prochaine CIM culture — qui était annoncée pour cet automne. »
Pour Laurent Devin : « La crise que traversent les médias n’est malheureusement pas nouvelle. Elle a débuté avec l’arrivée des GAFAM et le glissement des budgets publicitaires vers le digital, aux dépens des médias classiques. Si certains ont pu prendre la balle du digital au bond, ce n’est pas suffisant. Comment faire face aux géants du web ? La réponse est notamment européenne, et nous souhaitons savoir comment la ministre des Médias pourra faire appliquer les deux directives qui ont été votées fin juillet au niveau du Parlement européen (DSA et DMA). Si le Covid a grandement touché les médias, les coûts de l’énergie viennent comme une massue enfoncer un clou qui n’était déjà plus apparent. Comment doivent-ils faire face à cette énième crise ? La pluralité de la presse et les enjeux démocratiques qui y sont liés pour notre société sont plus que jamais en danger ! Je suis inquiet, et je voudrais que la ministre des Médias nous rassure sur les échanges qu’elle a avec ce secteur et sur les solutions, à court et moyen terme, qu’elle peut leur apporter afin de les aider à traverser les mois d’hiver. »